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Greffe capillaire chez la femme : spécificités et résultats

La greffe capillaire est souvent associée aux hommes souffrant d’alopécie androgénétique. Pourtant, les femmes représentent une part croissante des patientes consultant pour une perte de cheveux. Selon les données épidémiologiques, près d’une femme sur trois est touchée par une forme d’alopécie au cours de sa vie.
Si le principe de la transplantation capillaire est le même quel que soit le sexe, la greffe chez la femme présente des particularités techniques et diagnostiques qu’il convient de maîtriser pour obtenir des résultats optimaux.

Comprendre l’alopécie féminine

Chez la femme, la perte de cheveux peut avoir plusieurs causes. La plus fréquente est l’alopécie androgénétique féminine, qui se manifeste par un éclaircissement diffus de la chevelure, prédominant sur le vertex et la raie médiane, mais respectant généralement la ligne frontale. Cette présentation diffère de l’homme, où la perte est souvent fronto-temporale avec recul de la ligne d’implantation.

Les autres causes incluent l’effluvium télogène chronique, les carences nutritionnelles (fer, vitamine D, zinc), les désordres hormonaux (thyroïde, ovaires polykystiques), certaines maladies auto-immunes (lupus, alopécie cicatricielle), ou encore les séquelles de traction (tresses, extensions).

Avant toute indication de greffe, un bilan étiologique complet est indispensable : interrogatoire, examen clinique et trichoscopique, bilan biologique, parfois biopsie. La greffe capillaire ne doit être envisagée qu’après stabilisation ou traitement de la cause sous-jacente.

Particularités techniques de la greffe chez la femme

La technique utilisée est généralement la FUE (Follicular Unit Extraction), de préférence en version manuelle ou motorisée avec micro-punch de petit diamètre (0,7 à 0,8 mm).
La principale spécificité concerne la préparation préopératoire. Alors que chez l’homme, une tonte complète de la zone donneuse est souvent pratiquée, chez la femme on privilégie des méthodes sans rasage complet (FUE partielle ou « long hair FUE »). Cela permet de conserver l’esthétique globale et d’éviter une période de visibilité sociale gênante.

La planification doit prendre en compte :

  • La densité résiduelle des cheveux natifs ;
  • La préservation de la zone donneuse (souvent plus limitée chez la femme) ;
  • Le risque de miniaturisation évolutive des cheveux restants.

Le dessin de la zone receveuse doit respecter la raie médiane et l’harmonie capillaire, avec une implantation adaptée à l’angle et à la direction naturelle de pousse. L’objectif est d’obtenir un effet de densité visuelle plutôt qu’une couverture totale, car la chevelure féminine reste souvent translucide.

Nombre de greffons et couverture possible

Chez la femme, le nombre de greffons prélevés par session est souvent inférieur à celui de l’homme, car la zone donneuse est plus restreinte et doit être préservée pour éviter un aspect clairsemé secondaire.
En moyenne, 1000 à 2500 unités folliculaires peuvent être implantées selon l’étendue de la zone à densifier. Une planification en plusieurs séances peut être proposée si la patiente présente une perte capillaire diffuse et progressive.

La combinaison avec d’autres traitements est fréquente : minoxidil topique ou oral, PRP (plasma riche en plaquettes), mésothérapie capillaire, voire traitements hormonaux si indiqués. Ces thérapies adjuvantes favorisent la repousse et la stabilisation de la perte.

Résultats attendus et délais de repousse

La greffe capillaire chez la femme suit les mêmes phases biologiques que chez l’homme. Après l’implantation, une chute transitoire des cheveux greffés survient dans les 4 à 6 premières semaines, suivie d’une phase de repos. La repousse débute généralement entre le 3e et le 4e mois, et la densité s’améliore progressivement jusqu’au 12e mois.

L’objectif principal est d’obtenir un gain visuel de densité, en réduisant la visibilité du cuir chevelu. Les patientes doivent être informées qu’il ne s’agit pas de recréer une chevelure « comme à 20 ans », mais d’optimiser l’aspect global de la coiffure. Les résultats, lorsqu’ils sont bien planifiés, apportent une amélioration significative de l’image de soi et de la qualité de vie.

Limites et contre-indications

Toutes les patientes ne sont pas de bonnes candidates à la greffe capillaire. Les principales contre-indications sont :

  • Les alopécies cicatricielles inflammatoires actives (lichen plan pilaire, lupus discoïde) ;
  • L’effluvium télogène sévère et non stabilisé ;
  • Les carences sévères ou désordres hormonaux non corrigés ;
  • Une zone donneuse trop pauvre en unités folliculaires viables.

Dans certains cas, il peut être préférable d’optimiser les traitements médicaux avant d’envisager la chirurgie. Une discussion détaillée avec la patiente sur les attentes réalistes est essentielle pour éviter toute déception.

Conclusion

La greffe capillaire chez la femme est une option thérapeutique efficace, à condition qu’elle soit proposée après un diagnostic précis et une stabilisation des causes de la perte de cheveux. Elle permet de redonner de la densité, de restaurer la confiance en soi et d’améliorer l’esthétique globale de la chevelure.